SUICIDE D'UN CONSEILLER A ST QUENTIN

Publié le par POLE SUD EMPLOI LANGUEDOC ROUSSILLON

COMMUNIQUE

9 mars 2009

 

POLE EMPLOI VA DEVOIR S’EXPLIQUER ET ASSUMER SES RESPONSABILTES

 

Notre collègue Jacques S. s'est pendu dans son agence Pole Emploi de Saint Quentin vendredi 6 mars 2009. Notre première pensée va bien évidemment à ses proches et à ses collègues .

 

Il est clair, face à de tels drames, que les causes d’un suicide sont multiples et ne sont pas le seul fait de l’entreprise. La Direction de Pole Emploi n’a certainement pas souhaité cette tragédie. Mais nul ne peut nier que ces drames sont le résultat d’un cocktail explosif dont nous connaissons toutes et tous les ingrédients dans les agences et services : emploi du temps surchargé, charges de travail excessives (plus de 182 demandeurs d’emploi dans le portefeuille de suivi mensuel de ce collègue) , carences en gestion humaine avec un management individuel par le stress , horaires de travail non contrôlés et salariés sous pression…

Depuis des mois et des mois , Solidaires SUD Emploi comme l’ensemble des Organisations Syndicales de Pole Emploi alerte une directions sourde et aveugle du risque de survenance de tels évènements graves et demandent une remise en cause complète d’une organisation du travail déshumanisée . En cela, l’aveuglement d’une Direction comme celle de Pole Emploi est criminel. Rappelons que le Code du travail fait obligation aux employeurs d’évaluer les risques professionnels, y compris psychosociaux ; la jurisprudence leur impose même une obligation de résultat. On peut considérer que Pole Emploi qui ne remplit pas son obligation de résultat, c’est-à-dire son obligation de veiller à la santé mentale et à la dignité de ses salarié-es, engage sa responsabilité pour faute inexcusable dès lors que le lien de causalité est prouvé. Une enquête accident du travail devra faire la lumière sur les causes de ce drame.

 

Mais dans l’immédiat et dans l’urgence, Solidaires SUD EMPLOI demande à la Direction de Pole Emploi de faire une communication interne forte pour à la fois souligner la gravité de l’évènement et assumer la part du travail dans sa survenue . La volonté d’identifier les facteurs qui sont liés au travail doit donc être affirmée explicitement avec une interrogation forte sur l’organisation du travail. Si au contraire le message passé est que rien ne va bouger on peut craindre le pire et que ce drame en entraine d’autres en levant un tabou chez des collègues nombreux qui vivent une situation comparable à celle de Jacques.

 

Malgré le choc émotionnel collectif que nous vivons avec tous nos collègues suite au suicide de notre collègue, nous ne voulons pas oublier que « de l’autre côté du guichet », chez nos usagers demandeurs d’emploi et précaires , la misère et la désespérance provoquent des drames tout aussi intenses dans l’indifférence quasi-totale.

 

Face au désespoir, à la dureté de la vie au travail ou sans travail, souvent face à la souffrance, il n’existe aucune fatalité humaine ou sociale. Nous maintenons que la réponse est dans l’action collective et syndicale pour faire céder les directions, obtenir des emplois supplémentaires, des salaires plus élevés, des conditions de sécurité, d’hygiène grandissante, au lieu de la régression actuelle sur ces questions entraînant les drames récents.

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